Hello !
C’est avec plein d’énergie que cette semaine on embarque vers :
Street art et les droits d’auteur
Faire ce qui est juste pour soi
Assurément des héroïnes
Si tu as des idées de sujets, des remarques ou envie de me faire coucou, tu peux répondre à cet email ou me contacter via Linkedin !
Si cette newsletter te plait, tu peux très simplement t’abonner et en parler autour de toi ! Bonne lecture !
For international people or courageous English-language learner : English Nougatine #7
🎨Street-art et les droits d'auteur
Dans les newsletters #N1 et #N4 je vous faisais découvrir des œuvres de street-art que j'affectionne beaucoup, soit prises en photos au détour d'une rue berlinoise, soit achetée dans une galerie parisienne. Ces bourgeons dans nos rues ont des caractéristiques un peu spéciales : éphémères, anonymes, à l'air libre, conservation aléatoire, souvent illégales... On est loin des infrastructures des musées ! Comment le droit les appréhende t-il ?
Qu'est-ce que le street-art?
Le street art désigne un mouvement artistique qui apparaît lors de l’invention de la peinture en bombe aérosol dans les années 1960/1970. Le mouvement se développe alors à New York avec Jean-Michel Basquiat, et en France avec Ernest Pignon Ernest (non, il n'y a pas d'erreur, c'est bien son nom).
La rue est un espace public idéal pour cette forme d’expression portant souvent un message de contestations avec une grande visibilité. Les graffitis sont généralement réalisés de manière anonyme, illégale et n’ont par suite pas vocation à durer dans le temps.
Ornementant les murs, le street-art est donc «public, éphémère et illégal». Ces éléments caractéristiques expliquent en partie les difficultés rencontrées pour mettre en place une protection au titre du droit d’auteur.
Un street-art est-il une oeuvre d'art au sens juridique ?
Selon toi, un graffiti, un collage, est-il une oeuvre d'art ?
La loi la définit comme "toute œuvre de l’esprit, quels qu’en soient [...] la forme d’expression". Une définition très large et abstraite qui pourrait s'avérer très utile quand on parle d'œuvres graphiques éphémères comme le street art …!
Selon la loi et la jurisprudence, le critère principal pour obtenir la protection par le droit d’auteur est l’originalité de l’œuvre. Cela signifie qu’elle doit porter « l’empreinte de la personnalité de l’auteur » c'est-à-dire une création indépendante, non-copiée, avec un minimum de créativité, laissée à l'appréciation du juge.
Le second critère est celui la formalisation de l'oeuvre. Une idée solo ne peut pas être protégée, c'est lorsqu'elle prend forme, lorsqu'elle se matérialise (dessin, poster, collage sur mur) qu'elle est susceptible d’être protégée par le droit de la propriété intellectuelle.
Ainsi le fait que le street-art soit parfois illégal et soit voué à la destruction ne sont pas des critères qui excluent la protection.
Drôle de conflits
En fait le questionnement juridique des droits sur ces œuvres nait en cas de conflits : (1) destruction de l’œuvre qu'elle soit recouverte ou son support démoli
(2) reproduction et appropriation commerciale sans accord de l'auteur
(3) vol et mise en vente sur le marché de l’art.
D'une part lorsque le droit d'auteur s'applique, les street-artistes ont des droits économiques et patrimoniaux sur leur œuvre, notamment droit de reproduction, droit d'exploitation de l'œuvre, droit de distribution. Les street-artistes apprécient que leur travail soit photographié et diffusé par des passants. Mais tel n'est pas le cas lorsqu'une marque s'approprie leur travail (voir l'affaire Revok et H&M).
D'autre part ces artistes ont des droits moraux, c'est-à-dire les divulguer, d’en fixer les conditions d’exploitation et d’en défendre l’intégrité. Ce droit emporte en principe le fait pour l'artiste de pouvoir défaire son ouvrage avant qu'il soit détruit. Mais quid si on ne peut pas enlever la création artistique sans abimer le support ? La jurisprudence penche en faveur de la destruction de l'œuvre, car le droit du propriétaire des biens prime.
Les nouvelles formes d'exposition du street-art
Un musée peut-il être dehors et composé d'œuvres de street-art ? C'est une question que pose la démarche du street-art museum d'Amsterdam. L'objectif est de créer des espaces libres pour que les artistes de renommée internationale qui ont créé notre collection puissent partager leurs compétences et leurs techniques en toute sécurité, tout en prolongeant au maximum la vie de leurs œuvres à Amsterdam. L'idée est de "nourrir l'artiste" plutôt que de générer des profits. Jette y un coup d'oeil et dis moi ce que tu en penses !
Pour aller plus loin sur ce sujet, je vous recommande le super mémoire "Le statut juridique du street-art en France et aux Etats-Unis" de Louise Carron.
Ca t’a plu ? Quels street-artistes connais-tu?
☯️ Faire ce qui est juste pour soi
Faire ce dont on a envie : parfois c'est connoté négativement comme l'expression "n'en faire qu'à sa tête". Pourtant j'ai l'impression que c'est le moment d'y revenir et de faire face à cette question pure et sincère : de quoi ai-je envie ?
Faire ce qui est juste pour soi c'est réaliser ses envies, objectifs, projets prioritaires à un instant T. Et toi, quels sont tes objectifs et projets principaux en ce moment dans ta vie ?
Ce questionnement est semé à plein de moments de la vie allant de "qu'ai-je envie de manger?" à "ai-je envie de partir faire un tour du monde 2 ans? " en passant par "quel sera mon métier dans 3 ans? ".
Exploration spatiale
Clairement entreprendre ce genre de démarches ouvre une galaxie de questions plus ou moins profondes. Bon, j'avoue l'appréhension est moindre quand j'hésite entre un poulet au curry et un bifteck sauce béarnaise. Mais elle devient abyssale lorsque je me demande quel sens j'ai envie de donner à ma vie et quelles actions mener pour concrétiser mes valeurs.
C'est un véritable effort d'être à l'écoute de son désir. Tente cet exercice de réintroduire le réflexe de t'interroger à plein d'occasions différentes "est-ce que j'en ai envie ? ".
La deuxième chose pour entreprendre cette exploration spatiale, c'est de détecter les injonctions en présence, qui peuvent empêcher partiellement ou totalement le désir de s'exprimer. Injonctions familiales, sociales ou des barrières auto limitatrices, elles peuvent prendre différentes formes. Mon conseil : 1° expliciter les peurs en présence. "Je ne peux pas entreprendre une formation en deep learning car..." Pour entendre les peurs, il faut accorder de l'importance à la réponse, qu'elle soit "mes proches me le déconseillent", "j'ai peur d'échouer", "c'est un univers très masculin et je suis une femme". Puis interroge-toi sincèrement : "est-ce une situation que j'ai envie de dépasser ?" ; "la situation est-elle ok pour moi ?" Il est tout à fait possible que la réponse soit positive, et c'est une belle victoire de l'écoute de soi. Si tel n'est pas le cas, alors il faut
2° évaluer les risques de la façon la plus concrète possible : conséquences financières, affectives ou d'ego. Rationaliser les risques, en leur donnant une unité de mesure, en les chiffrant et en établissant la probabilité qu'ils se produisent me permet de réduire considérablement mes peurs.
Apprendre à renoncer à ce qui est bon
Ca peut sembler contre-intuitif, mais parfois ce qui est juste pour soi ce n'est pas nécessairement ce qui est bon. "Bon" relève d'une norme objective scientifique ("ce n'est pas bien de manger des bonbons") ou encore d'une norme sociale ("tel métier est le meilleur") qui risque créer un cloisonnement de l'esprit.
Dans les deux cas, la norme peut être remise en cause et questionnée avec qu'est-ce qui compte pour moi ? quel sens ai-je envie de donner à mes actions ? Concomitamment comment j'appréhende le regard des autres sur cette décision qui est la mienne.
Pour finir, je vois deux effets bénéfiques à avoir des actions justes, et parfois bonnes :
il n'y a pas de regret possible, après avoir soupesé les inconvénients, avantages, injonctions, solutions, tu prends une décision qui a un instant T est la meilleure pour toi
une grande quantité d'énergie se dégage au fur et à mesure de l’alignement avec ses envies. Certes le voyage d'introspection est fatiguant, remuant voire bouleversant, mais avec ce chemin choisi et les conquêtes réitérées on en ressort avec plein d'énergie et de fierté.
Est-ce que tu parviens à être à l’écoute de tes envies ? de tes peurs ? est-ce que tu tentes de les dépasser pour faire ce qui est juste pour toi ?
👻 Assurément des héroïnes
Les livres d’Histoire ont invisibilisé les femmes. Ils ont fait croire à des générations d’écoliers – et surtout d’écolières – que la terre n’avait produit que des héros, assurément pas d’héroïnes.
Une farouche liberté - Gisèle Halimi
Quand j’ai ressenti le besoin de m’inspirer de role models féminins, je me suis aperçue que je connaissais peu de noms et parcours de femmes qui ont compté dans l’Histoire. J’ai alors détecté que les femmes étaient sous-représentées dans les domaines prestigieux et dans l’espace public. Depuis 2014, la proportion de voies parisiennes portant le nom d'une femme a doublé, atteignant 12% aujourd'hui.
Alors pour redonner de la place aux femmes et aux héroïnes dans l’Histoire, dans nos esprits et dans notre vie, je vous recommande la chaîne V comme Virago qui met à l’honneur des femmes d’exception, le tout sur un ton drôlissime !
Bravo et merci Alice pour tous ces partages. C'est très inspirant